C'était hier soir. 20h: début des hostilités.
Cette année, certes, les têtes d'affiche ne sont pas présentes mais l'essence du festival n'est pas là. Pas besoin d'en faire des caisses pour savoir que c'est ici que se sont révélés de très grands (Nirvana, Ben Harper, Jamiroquai, Lenny Kravitz....). Et n'est-ce pas là la quête de tout mélomane qui se respecte.
La soirée est annoncée comme rock. Nous attendons de voir mais sommes plus qu'optimistes au vu de la programmation.
21h: 1er concert: Lars and the Hands of Lights: classe.
Le groupe débarque. Démarche nonchalante mais le smile suspendu aux oreilles. Ils sont un peu timides au départ mais sont contents d'être là et ne vont pas tarder à le faire comprendre au public. Lars balance le son, sa soeur, solaire, lui emboîte le pas. Les morceaux s'enchaînent pendant 1h pleine et sans temps morts, tous de qualité impeccable et promis au sommet des charts, pour se terminer sur le titre "me me me" qui les a fait connaître. Pas de fioritures. C'est propre et calé: on se laisse embarquer. Le concert se termine, les gens se dirigent vers les autres concerts. Et là, la petite surprise du chef qui nous rappelle pourquoi on aime tant la musique. Lars, qui souhaite marquer son passage au festival, décide de revenir malgré les techniciens qui le retiennent. Le groupe refait apparition. Hummm des notes familières... Et le band de nous plaquer un cover du "comic strip" de Gainsbourg magnifiquement interprété dans leur style caractéristique. Ces quatre là iront loin.
22h: 2ème concert: The Phenomenal Handclap Band: la grosse claque.
Arrivée dans la salle où un dj chauffe la foule (et il y en avait bien besoin). On cherche la scène et les artistes. Personne. Y aurait-il un problème? 22h sonnent pétantes. Le rideau s'abaisse avec un passage de relais calé de chez calé entre le dj et "el phenomeno" new yorkais: oui un véritable phénomène, un ras de marée musical même. ça shake du booty dès les premiers accords. On sent un grand show se profiler. Il y a des jours comme ça où tout s'enchaîne comme on le souhaiterait. Trois musiciens tous aussi atypiques vestimentairement et sylistiquement les uns et que les autres accompagnés d'une charmante am'sud au micro. Le guitariste s'avance pour chauffer la foule et balance un solo qui dure dure dure...on en prend plein la gueule dès le premier morceau. Le groupe ne porte pas son nom pour rien. Des mains qui claquent on en aura.
Le groupe est généreux. Le son est très catchy: le disco hippie sexuel et sensuel est de retour, avec des relans de rock bien dosés. Les tubes s'enchaînent. Une véritable machine à danser. Les artistes donnent le change. Le clavier est intenable, pogotte en alignant les mélodies techniques aux influences éparses. On se perd l'espace de quelques secondes pour se prendre à rêver de plages, de fêtes, de joie: le voyage musical incarné. Intemporel. On en ressortira vidés mais heureux.
Comme si cela ne suffisait pas, le groupe se paie le luxe de se faire un petit rappel. Le pari est gagné.
On ne le dira jamais assez. New York est "le" vivier des talents des années 2000.
22h45: 3ème concert: Egyptian Hip Hop: la semi-déception.
On les attendait au tournant. On en avait fait la couverture il y a peu (cf notre article). On se posait des questions. Le concert nous a permis d'en résoudre certaines mais en soulève d'autres. Oui, ces quatre gamins ont du talent c'est indéniable. Oui leur musique peut toucher la perfection parfois (radd pitt, moon crooner, wild human child, middle name period), oui ces quatre shoegazing kids sont doués techniquement et nous le démontrent assez aisément. Mais le hic, c'est qu'ils devront choisir, s'ils ne veulent pas se perdre entre l'électro et le rock. Autant les morceaux électro s'avèrent bien sentis et implacables de qualité, autant les morceaux plus rock se révèlent sans saveur de prime abord. Et leur dégaine sur scène n'y arrange rien. La prestation scènique semble se destiner fondamentalement à une audience adolescente pré-puber. Est-ce pas excès de timidité? Est-ce un choix? Aucune idée. Ne serait-ce qu'un groupe de studio non taillé pour la scène? Nous sommes largués. A moins que nous ayons tout faux et dans ce cas ce groupe est réellement un futur grand de demain. En tout cas il a tous les atouts pour le devenir. A lui de trouver sa voie. Gageons qu'ils prennent le bon chemin et nous emmène dans son sillage. On vous conseille malgré tout d'aller y jeter un coup d'oeil. ça vaut le détour.
00h10: 4ème concert: Funeral Party: fumant.
On vous en avait déjà parlé. Le groupe était annoncé comme l'une des grandes révélations du festival. On se préparait donc de pied ferme à leur venue. Et ils ne nous ont pas déçus. Du rock suintant, une bête de scène de chanteur, qui crache ses entrailles avec une conviction inébranlable. Des musiciens qui harranguent la foule mollassonne. Ils étaient là pour le deuxième concert de leur tournée et leur premier festival de leur jeune carrière et voulaient montrer en premier à la France ce qu'ils avaient dans le froc.
Un show de qualité. On a apprécié. Pas de rappel malheureusement. Mais le public ne semblait pas armé pour se prendre une telle gifle.
Pour résumer, une première journée musicale et scénique de qualité. Et on remet ça ce soir.
Pour vous faire votre propre avis, allez checker les pettes vidéos que nous vous proposons. C'est juste en dessous et c'est maintenant. Keep on rocking. Dig your sound!